Dino BUZZATI, LE DESERT DES TARTARES,
Roman.
L’auteur et son
œuvre
Dino Buzzati (1906-1972)
journaliste, peintre, critique d’art, essayiste italien auteur de près de cinquante
ouvrages : romans, nouvelles, poésie dont le plus connu est sans doute « Le désert des Tartares.» Son
activité journalistique a influencé son activité d’écrivain. L’imaginaire se
lie au réel et c’est par un vocabulaire simple et concret qu’il s’exprime le
mieux. Un thème récurrent chez lui est le temps qui passe inéluctable et dans
lequel on est comme englué et impuissant.
Le contenu
Un soldat, le lieutenant
Drogo est affecté dans un fort militaire totalement isolé dans des montagnes inhospitalières
au-dessus d’un immense plateau désert. Les militaires affectés à ce fort doivent
surveiller jour et nuit ce désert pour contrer une hypothétique invasion de non
moins hypothétiques ennemis. Oppressé
par la solitude, Drogo veut repartir à peine arrivé parce qu’au fond de lui il
sait que, même s’il noue des relations cordiales avec les autres officiers de
la garnison, la vie qu’il va mener ici n’a pas de sens. Il le sait mais il
reste attendant de se couvrir de gloire quand il repoussera les ennemis venus pour les
envahir. « Dans ce fort, le formalisme militaire semblait avoir créé un
chef d’œuvre insensé. Des centaines d’hommes pour garder un col par lequel ne
passerait personne. » « Tout était ici renoncement mais au
profit de qui au profit de quel bien mystérieux ? »
Pourquoi lire « Le désert
des Tartares » ?
Écrit il y a plus d’un demi siècle, « Le désert des
Tartares » nous pose plusieurs questions sur le sens (ou le non sens)
de la vie. Sommes-nous libres de vivre
notre propre vie ? Que faisons nous
du temps qui passe ? Qu’est ce qu’une vie qui se passe à attendre la
reconnaissance, une augmentation, une promotion
? À quel moment passe-t-on de la révolte à la résignation, de la
résignation à l’acceptation, de l’acceptation au bonheur ? Faut-il se
résigner ? Faut-il accepter ? Faut-il résister ? Ce livre est comme une horloge qui nous fait
entendre son tictac entêté et inexorable. « La
page de son enfance est tournée.
Au-dessus de la ville il se retourne une dernière fois pour voir sa maison et
la fenêtre de sa chambre : « oh ! certainement (sa mère) se figurait
pouvoir conserver à jamais un bonheur à jamais disparu, pouvoir arrêter la
fuite du temps […] » « Mais à un certain point, presque
instinctivement on se retourne et l’on voit qu’un portail s’est refermé
derrière vous, barrant le chemin de
retour. »
En complément on peut lire
les ouvrages qui ont inspiré l’auteur ou qui, publiés plus tard sont liés à sa
philosophie. Thomas Mann : La montagne magique (1924) ;
Kafka : Le château (1926) ; Sartre : La nausée (1938) ;
Camus : L’étranger (1942) ou encore le mythe de Sisyphe (1942) ;
Julien Gracq : Le rivage des Syrtes(1951).
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