Un critère objectif. Je cherche la qualité littéraire du fond et de la forme. Engagé sur la voie d'une certaine exigence je ne ne veux pas céder au "débraillé littéraire".
Un critère subjectif. Je parle des livres qui m’ont marqué. Critère forcément subjectif puisqu'on sait que ce qui marque l'un ne marque pas forcément l'autre.
Le but avéré de ces analyses est d'éclairer les lecteurs de la librairie des Aravis sur un certain nombre de livres et surtout de leur donner envie de les lire. Elles seront publiées dans ce blog à intervalles réguliers. En voici les grands principes.
POURQUOI CES PROPOSITIONS ?
« J’imagine une sorte d’utopie où des textes écrits
dans la jouissance pourraient circuler en dehors de toute instance mercantile
(...) Ces textes circuleraient dans des petits groupes, dans des amitiés, […], et par conséquent ce serait vraiment la circulation du désir d’écrire,
et de la jouissance de lire, qui ferait boule
(...) » Roland
Barthes
Pourquoi parler des
livres ?
Ces « chroniques littéraires » ont pour
objet de donner à chaque personne qui les lit le désir de lire le livre dont
elles parlent et d’une multitude d’autres dont elles ne parlent pas. Un livre
qu’on ouvre et qu’on lit en fait ouvrir et lire un autre comme une personne
qu’on rencontre en fait connaître d’autres. Les livres nous relient. Les livres
nous rassemblent. Les livres nous réunissent. Ce qui ne veut pas dire que nous
sommes tous d’accord sur tout. Les livres ouvrent sur des dialogues et des
débats. Les échangent nous nourrissent et nous font grandir. Se relier aux
autres et se confronter à eux demande parfois
un effort : c’est le bel effort de tourner les pages !
De quels livres
parler ?
Quels livres défendre et promouvoir ? Le nombre de
livres est immense pour ne pas dire infini. Une vie ne suffirait pas à en faire
l’inventaire exhaustif. Deux critères orientent nos choix. L’un plutôt
objectif : la qualité littéraire et la densité du contenu ; l’autre
plutôt subjectif : nous parlons des livres qui nus parlent et nous
émeuvent. De même qu’on peut être
attiré par une personne dès les premiers mots échangés on peut être attiré par
un livre dès les premières lignes. Les affinités entre les personnes et entre
les lecteurs et les livres ne sont pas toujours explicables.
Certains livres se contentent de nous « donner à
lire » ce qui n’est déjà pas si mal. D’autres, plus ambitieux, nous
donnent à penser, à rêver, à percevoir et à comprendre. Les premiers sont des
produits finis parfois assez agréables
à consommer. Les seconds se présentent souvent comme des objets en pièces
détachées que le lecteur doit reconstruire avec patience. Pour réussir cette
opération il lui faut une boite à outils avec les clés adaptées. On peut être
rebuté d’avoir à faire cet effort mais avec l’expérience on y prend un réel
plaisir. On découvre que connaître avec la raison n’empêche pas de ressentir
avec le cœur. Le meilleur livre est un
livre qui requiert toute notre attention et qui nous fait vibrer du début à la
fin.
À propos du
« style »
Il y a en gros deux
natures d’écriture. L’écriture d’information utilisée pour des livres plutôt
techniques qui peuvent aller de la
cuisine à la philosophie en passant par
la politiques ou encore la science. L’écriture de création concerne plutôt les
ouvrages de fiction, les romans, la poésie notamment. On ne peut pas faire un
inventaire complet de toutes les variantes qui partent en arabesque à partir de
ces deux types d’écriture Il n’y a pas
de cloisonnement entre elles et on peut
trouver de l’écriture de création dans
des recettes de cuisine et de l’écriture d’information dans des œuvres de
fiction. De même qu’on reconnaît quelqu’un au son de sa voix on devrait pouvoir reconnaître un écrivain à
son style. Le génie de l’écrivain est de savoir changer de pour l’adapter à son
sujet. On peut dire que le contenu et le style ne font qu’un.. La forme est le
fond le fond est la forme.
Nouveauté et qualité
Aimer la mode toujours volatile, toujours fugace, parfois
belle, mais toujours remplacé par la mode suivante, n’empêche pas d’aimer ce
qui ne se démode jamais, ce que rien ne remplace, ce qui reste. Aimer ce qui fait
« l’actualité » n’empêche pas d’aimer ce qui fait « l’éternité. » Le « dernier cri » n’est pas
forcément la bonne parole ! « Dernier » est un adjectif ambigu :
on parle du dernier livre mais on parle aussi du dernier des crétins.
La nouveauté qui suscite la curiosité fait avancer… à
condition de ne pas se laisser entrainer par le courant puissant de la mode par
définition fugace et passagère. La mode n’exclut pas la qualité mais elle ne
l’inclut pas systématiquement non plus. La nouveauté d’un livre n’est pas liée
à sa date de parution mais à son contenu. Tout ce qui est contemporain n’est
pas forcément nouveau. Des livres publiés pour la première fois il y a des
années voire des siècles ont été, sont et resteront à jamais des nouveautés à
la modernité pérenne. Rien ni personne ne peut ringardiser Proust, Stendhal,
Flaubert, Balzac, Victor Hugo. Plus on lit et plus on apprend à lire et plus on
exige de la lecture.. Il ne nous viendrait pas à l’idée de manger chaque jour le même plat. La monotonie n’est
jamais source d’épanouissement. Nous avons toujours besoin de nous étonner et
de nous émerveiller. Pour cela bibliothèque
ou librairie sont des lieux d’émerveillement permanent.
Mieux vivre
Toutes ces propositions sont en fait des invitations au
voyage… Lire est un voyage au cours
duquel on découvre des paysages nouveaux
et des personnes nouvelles. Découvrir, rencontrer , se confronter c’est
la vie même. Lire nous aide à mieux vivre et à mieux vivre avec les autres. GB
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