jeudi 22 juin 2017

CHEVALIER Tracy, « LA JEUNE FILLE A LA PERLE », roman.




CHEVALIER Tracy, « LA JEUNE FILLE A LA PERLE », roman.

L’auteur
Tracy CHEVALIER est née en 1962. Américaine vivant en Angleterre. Spécialiste des romans historiques, elle connaît une immense notoriété internationale grâce à « La jeune fille à la perle »

Le contenu et la forme
Tracy CHEVALIER raconte l’histoire de l’improbable relation entre une servante inculte mais éminemment réceptive et sensible et le peintre Johannes VERMEER, (1632-1675), relation qui donne naissance à un tableau appelé aujourd’hui « La jeune fille à la perle » considéré souvent comme « La Joconde du Nord. » Peu productif et peu reconnu comme peintre de valeur par ses contemporains Johannes Vermeer est considéré à partir du XIXème siècle comme l’un des peintres majeurs qui marque l’histoire de la peinture.
Lorsque le peintre, sans en rien dire à personne décide de faire le portrait de sa servante cela provoque un énorme scandale pour diverses raisons. Le peintre refuse l’accès de son atelier à sa femme. La servante qui doit consacrer tout son temps à l’entretien de la maison l’aide dans la fabrication de ses couleurs. « Je préparais à contrecœur les couleurs qu’il me demandait chaque matin. » La servante est réticente à poser. « Je ne m’étais pas rendu compte qu’il me fixerait avec une telle intensité. » Elle finit par accepter et participe même activement à la création de l’œuvre. « Ce que j’appréciais par dessus-tout c’était de passer  davantage de temps dans l’atelier. » Elle comprend avant le peintre ce qui manque au tableau « Percevant ce qui faisait défaut, cette petite touche de lumière… » Pour créer le point lumineux et central du tableau elle  doit porter -  scandale ultime -  les boucles d’oreille de l’épouse !  « Une servante ça ne porte pas de perles » « Le tableau a besoin de cette lumière que reflète la perle. »

Pourquoi lire « LA JEUNE FILLE A LA PERLE » ?
Cette histoire qui dépeint l’abime social qui sépare le monde de la servitude et le monde des maitres nous touche par son actualité. Elle montre que la condition sociale n’a rien à voir avec la sensibilité artistique et créative (pour qui sait regarder le banal peut être transcendé en œuvre d’art) ni avec la force des sentiments (le maître peut aimer sa servante et réciproquement). Elle montre aussi que, quelle que soit l’époque, les clivages sociaux sont des entraves à la liberté et au bonheur et que le combat pour ces deux valeurs est un combat quotidien qui passe par les gestes et faits les plus anodins. Chacun des faits et gestes des protagonistes de cette histoire, à la fois subtile et rugueuse, est indispensable au sens de l’histoire comme est indispensable chaque touche de peinture à l’équilibre et à la beauté du tableau. Comme dans toute histoire bien construite, nous nous laissons saisir par les aléas du récit jusqu’à son dénouement. Nous vivons de la vie des personnages. Leur vie qu’elle soit triviale ou sublime nous aide à mieux vivre la nôtre.



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