mardi 20 juin 2017

PROPOSITIONS DE LECTURE

À compter de juin les lecteurs de la Librairie des Aravis pourront consulter des propositions de lecture que j'ai écrites selon deux critères.
Un critère objectif. Je cherche la qualité littéraire du fond et de la forme. Engagé sur la voie d'une certaine exigence je ne ne veux pas céder au "débraillé littéraire".
Un critère subjectif.  Je parle des livres qui m’ont marqué. Critère forcément subjectif puisqu'on sait que  ce qui marque l'un ne marque pas forcément l'autre.
Le but avéré de ces analyses  est d'éclairer les lecteurs de la librairie des Aravis sur un certain nombre de livres et surtout de leur donner  envie de les lire. Elles seront publiées dans ce blog à intervalles réguliers.  En voici les grands principes.

POURQUOI CES PROPOSITIONS ?


« J’imagine une sorte d’utopie où des textes écrits dans la jouissance pourraient circuler en dehors de toute instance mercantile (...) Ces textes circuleraient dans des petits groupes, dans des amitiés, […], et par conséquent ce serait vraiment la circulation du désir d’écrire, et de la jouissance de lire, qui ferait boule   (...) »   Roland Barthes 
Pourquoi parler des livres ?
Ces « chroniques littéraires »   ont   pour objet de donner à chaque personne qui les lit le désir de lire le livre dont elles parlent et d’une multitude d’autres dont elles ne parlent pas. Un livre qu’on ouvre et qu’on lit en fait ouvrir et lire un autre comme une personne qu’on rencontre en fait connaître d’autres. Les livres nous relient. Les livres nous rassemblent. Les livres nous réunissent. Ce qui ne veut pas dire que nous sommes tous d’accord sur tout. Les livres ouvrent sur des dialogues et des débats. Les échangent nous nourrissent et nous font grandir. Se relier aux autres et se confronter à eux demande parfois   un effort : c’est le bel effort de tourner les pages !
De quels livres parler ?
Quels livres défendre et promouvoir ? Le nombre de livres est immense pour ne pas dire infini. Une vie ne suffirait pas à en faire l’inventaire exhaustif. Deux critères orientent nos choix. L’un plutôt objectif : la qualité littéraire et la densité du contenu ; l’autre plutôt subjectif : nous parlons des livres qui nus parlent et nous émeuvent.   De même qu’on peut être attiré par une personne dès les premiers mots échangés on peut être attiré par un livre dès les premières lignes. Les affinités entre les personnes et entre les lecteurs et les livres ne sont pas toujours explicables.  
Certains livres se contentent de nous « donner à lire » ce qui n’est déjà pas si mal. D’autres, plus ambitieux, nous donnent à penser, à rêver, à percevoir et à comprendre. Les premiers sont des produits finis parfois assez   agréables à consommer. Les seconds se présentent souvent comme des objets en pièces détachées que le lecteur doit reconstruire avec patience. Pour réussir cette opération il lui faut une boite à outils avec les clés adaptées. On peut être rebuté d’avoir à faire cet effort mais avec l’expérience on y prend un réel plaisir. On découvre que connaître avec la raison n’empêche pas de ressentir avec le cœur.   Le meilleur livre est un livre qui requiert toute notre attention et qui nous fait vibrer du début à la fin.
À propos du « style »
 Il y a en gros deux natures d’écriture. L’écriture d’information utilisée pour des livres plutôt techniques qui   peuvent aller de la cuisine à la   philosophie en passant par la   politiques ou encore la science.   L’écriture de création concerne plutôt les ouvrages de fiction, les romans, la poésie notamment. On ne peut pas faire un inventaire complet de toutes les variantes qui partent en arabesque à partir de ces deux types d’écriture Il   n’y a pas de cloisonnement entre elles et   on peut trouver de l’écriture   de création dans des recettes de cuisine et de l’écriture d’information dans des œuvres de fiction. De même qu’on reconnaît quelqu’un au son de sa voix   on devrait pouvoir reconnaître un écrivain à son style. Le génie de l’écrivain est de savoir changer de pour l’adapter à son sujet. On peut dire que le contenu et le style ne font qu’un.. La forme est le fond le fond est la forme. 
Nouveauté et qualité
Aimer la mode toujours volatile, toujours fugace, parfois belle, mais   toujours remplacé par   la mode suivante, n’empêche pas d’aimer ce qui ne se démode jamais, ce que rien ne remplace, ce qui reste. Aimer ce   qui fait   « l’actualité » n’empêche pas d’aimer ce qui   fait « l’éternité. »   Le « dernier cri » n’est pas forcément la bonne parole ! « Dernier » est un adjectif ambigu : on parle du dernier livre mais on parle aussi du dernier des crétins.
La nouveauté qui suscite la curiosité fait avancer… à condition de ne pas se laisser entrainer par le courant puissant de la mode par définition fugace et passagère. La mode n’exclut pas la qualité mais elle ne l’inclut pas systématiquement non plus. La nouveauté d’un livre n’est pas liée à sa date de parution mais à son contenu. Tout ce qui est contemporain n’est pas forcément nouveau. Des livres publiés pour la première fois il y a des années voire des siècles ont été, sont et resteront à jamais des nouveautés à la modernité pérenne. Rien ni personne ne peut ringardiser Proust, Stendhal, Flaubert, Balzac, Victor Hugo. Plus on lit et plus on apprend à lire et plus on exige de la lecture.. Il ne nous viendrait pas à l’idée de manger   chaque jour le même plat. La monotonie n’est jamais source d’épanouissement. Nous avons toujours besoin de nous étonner et de nous émerveiller.   Pour cela bibliothèque ou librairie sont des lieux d’émerveillement permanent.
Mieux vivre
Toutes ces propositions sont en fait des invitations au voyage… Lire est un   voyage au cours duquel on découvre des paysages nouveaux   et des personnes nouvelles. Découvrir, rencontrer , se confronter c’est la vie même. Lire nous aide à mieux vivre et à mieux vivre avec les autres.  GB 





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