jeudi 22 juin 2017

Dino BUZZATI, LE DESERT DES TARTARES, Roman.




Dino BUZZATI, LE DESERT DES TARTARES, Roman.  
L’auteur et son œuvre
Dino Buzzati (1906-1972) journaliste, peintre, critique d’art, essayiste  italien auteur de près de cinquante ouvrages : romans, nouvelles, poésie dont le plus connu est sans doute « Le désert des Tartares.» Son activité journalistique a influencé son activité d’écrivain. L’imaginaire se lie au réel et c’est par un vocabulaire simple et concret qu’il s’exprime le mieux. Un thème récurrent chez lui est le temps qui passe inéluctable et dans lequel on est comme englué et impuissant.

Le contenu
Un soldat, le lieutenant Drogo est affecté dans un fort militaire totalement  isolé dans des montagnes inhospitalières au-dessus d’un immense plateau désert. Les militaires affectés à ce fort doivent surveiller jour et nuit ce désert pour contrer une hypothétique invasion de non moins hypothétiques ennemis.  Oppressé par la solitude, Drogo veut repartir à peine arrivé parce qu’au fond de lui il sait que, même s’il noue des relations cordiales avec les autres officiers de la garnison, la vie qu’il va mener ici n’a pas de sens. Il le sait mais il reste attendant de se couvrir de gloire quand il  repoussera les ennemis venus pour les envahir.  « Dans ce fort, le formalisme militaire semblait avoir créé un chef d’œuvre insensé. Des centaines d’hommes pour garder un col par lequel ne passerait personne. » « Tout était ici renoncement mais au profit de qui au profit de quel bien mystérieux ? »

Pourquoi lire « Le désert des Tartares » ?
Écrit il y a plus d’un demi siècle, « Le désert des Tartares » nous pose plusieurs questions sur le sens (ou le non sens) de la vie.  Sommes-nous libres de vivre notre propre vie ?  Que faisons nous du temps qui passe ? Qu’est ce qu’une vie qui se passe à attendre la reconnaissance, une augmentation, une  promotion ? À quel moment passe-t-on de la révolte à la résignation, de la résignation à l’acceptation, de l’acceptation au bonheur ? Faut-il se résigner ? Faut-il accepter ? Faut-il résister ?  Ce livre est comme une horloge qui nous fait entendre son tictac entêté et inexorable. « La page de son enfance est  tournée. Au-dessus de la ville il se retourne une dernière fois pour voir sa maison et la fenêtre de sa chambre : «  oh ! certainement (sa mère) se figurait pouvoir conserver à jamais un bonheur à jamais disparu, pouvoir arrêter la fuite du temps […] » « Mais à un certain point, presque instinctivement on se retourne et l’on voit qu’un portail s’est refermé derrière vous,  barrant le chemin de retour. »

En complément on peut lire les ouvrages qui ont inspiré l’auteur ou qui, publiés plus tard sont liés à sa philosophie. Thomas Mann : La montagne magique (1924) ;  Kafka : Le château (1926) ; Sartre : La nausée (1938) ; Camus : L’étranger (1942) ou encore le mythe de Sisyphe (1942) ; Julien Gracq : Le rivage des Syrtes(1951). 



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