Vélibor
COLIC « MANUEL D’EXIL », témoignage
autobiographique.
L’auteur et son
œuvre
Né en 1964 Velibor Colic fait des études littéraires
dans l’ex Yougoslavie puis commencé une carrière de journaliste spécialiste du
rock et du jazz. Enrôlé dans l’armée bosniaque il déserte en 1992. Fuyant les
horreurs de la guerre entre les Serbes, les Bosniaques et les Croates, il se
réfugie en France. Il a 28 ans quand il arrive
à la gare de Rennes. « Je suis loin
et […]
ce loin est devenu ma patrie et mon destin. » Il est seul, déplacé,
démuni, mal vêtu, sans bagage. Il passe le seuil du malheur pour entrer dans un
autre monde qui n’est ni celui de la résignation ni celui de l’oubli mais celui
de l’anesthésie. Il est l’auteur d’une douzaine de livres. Il écrit en français
depuis 2008.
Le contenu
Velibor COLIC nous raconte avec
beaucoup d’humour ses diverses expériences… Il essaie de prier Dieu mais
sans succès. « Je suis sans doute
trop pressé, notre Créateur travaille dans l’éternité et mon destin est furtif. » Un médecin lui prescrit « une TCC pour un
ESPT !!!
» Il s’agit d’une Thérapie d’Approche
Cognito-Comportementale pour traiter l’État
de Stress Post Traumatique. L’origine de son stress il le connaît bien.
C’était, écrit-il, très précisément « le
18 mai 1992, un après-midi paisible, bleu et clair, presque transparent. »
Un groupe de soldats au repos dont il fait partie boit un café lorsqu’un sniper
tue d’une balle dans la gorge une petite
fille qui joue paisiblement à côté
d’eux. « Le sang qui trempe
dans la poussière autour d’elle est un tel fardeau pour nous tous, pour ce
maudit pays et pour cette putain de guerre. Écrivain dans son ancien pays,
il veut le rester dans son nouveau. «
Il me faut apprendre le plus rapidement possible le français. Ainsi ma douleur
restera à jamais dans ma langue maternelle. » Pour obtenir ses
papiers, il explique comment, devenu soldat contre son gré, il a refusé de
tirer sur l’ennemi qu’on lui désignait, comment il a été incarcéré, frappé,
humilié. Il conclut « L’homme sans
papiers est un homme sans visage. L’homme sans patrie n’est rien, un arbre sans
tronc ou un oiseau sans ailes. »
Pourquoi lire « Manuel
d’exil » ?
Lire ce livre est indispensable. La
voix de Vélibor COLIC que la souffrance fait trembler mais jamais ne fait taire
est celle d’un homme debout et libre. Ce déraciné cherchant une terre propice à
un nouvel enracinement montre que la vie en exil n’est pas l’exil de la vie
mais la recherche de la vie. Dans leur
parcours tragique les exilés parviennent à survivre en utilisant tous les
moyens que le hasard leur offre et que leur volonté saisit au vol en utilisant toutes
les ressources morales, physiques et
intellectuelles qu’ils se forgent pour dessiner peu à peu le chemin de
leur nouvelle vie. Vélibor
Colic nous dit qu’il ne faut pas se laisser bercer par le rêve d’un paradis
illusoire mais qu’il faut vivre à plein temps sans espérer ni attendre quoi que
ce soit. Ce qui n’interdit pas de faire des projets !
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