lundi 26 juin 2017

VELIBOR COLIC MANUEL D'EXIL


Vélibor COLIC « MANUEL D’EXIL », témoignage autobiographique.  

L’auteur et son œuvre
Né en 1964  Velibor Colic fait des études littéraires dans l’ex Yougoslavie puis commencé une carrière de journaliste spécialiste du rock et du jazz. Enrôlé dans l’armée bosniaque il déserte en 1992. Fuyant les horreurs de la guerre entre les Serbes, les Bosniaques et les Croates, il se
 réfugie en France. Il a 28 ans quand il arrive à la gare de Rennes. « Je suis loin et [] ce loin est devenu ma patrie et mon destin. » Il est seul, déplacé, démuni, mal vêtu, sans bagage. Il passe le seuil du malheur pour entrer dans un autre monde qui n’est ni celui de la résignation ni celui de l’oubli mais celui de l’anesthésie. Il est l’auteur d’une douzaine de livres. Il écrit en français depuis 2008. 

Le contenu
Velibor COLIC nous raconte avec beaucoup d’humour ses diverses expériences…  Il essaie de prier Dieu mais sans succès. «  Je suis sans doute trop pressé, notre Créateur travaille dans l’éternité  et mon destin est furtif. » Un  médecin lui prescrit «  une TCC pour un ESPT !!!
» Il s’agit d’une Thérapie d’Approche Cognito-Comportementale pour traiter l’État  de Stress Post Traumatique. L’origine de son stress il le connaît bien. C’était, écrit-il, très précisément « le 18 mai 1992, un après-midi paisible, bleu et clair, presque transparent. » Un groupe de soldats au repos dont il fait partie boit un café lorsqu’un sniper tue d’une balle dans  la gorge une petite fille qui joue paisiblement à côté  d’eux. « Le sang qui trempe dans la poussière autour d’elle est un tel fardeau pour nous tous, pour ce maudit pays et pour cette putain de guerre. Écrivain dans son ancien pays, il veut le rester dans son nouveau. «  Il me faut apprendre le plus rapidement possible le français. Ainsi ma douleur restera à jamais dans ma langue maternelle. » Pour obtenir ses papiers, il explique comment, devenu soldat contre son gré, il a refusé de tirer sur l’ennemi qu’on lui désignait, comment il a été incarcéré, frappé, humilié. Il conclut « L’homme sans papiers est un homme sans visage. L’homme sans patrie n’est rien, un arbre sans tronc ou un oiseau sans ailes. »  

Pourquoi lire « Manuel d’exil » ?
Lire ce livre est indispensable. La voix de Vélibor COLIC que la souffrance fait trembler mais jamais ne fait taire est celle d’un homme debout et libre. Ce déraciné cherchant une terre propice à un nouvel enracinement montre que la vie en exil n’est pas l’exil de la vie mais la recherche de la vie.  Dans leur parcours tragique les exilés parviennent à survivre en utilisant tous les moyens que le hasard leur offre et que leur volonté saisit au vol en utilisant toutes les ressources morales, physiques et  intellectuelles qu’ils se forgent pour dessiner peu à peu le chemin de leur  nouvelle vie.   Vélibor Colic nous dit qu’il ne faut pas se laisser bercer par le rêve d’un paradis illusoire mais qu’il faut vivre à plein temps sans espérer ni attendre quoi que ce soit. Ce qui n’interdit pas de faire des projets ! 



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